samedi 15 décembre 2007

13e division SS de montagne Handschar




Formation de la 13e division SS de montagne Handschar :



La Division Handschar fut composée de Bosniaques musulmans, principalement recrutés dans les rangs des milices autonomistes musulmanes en accord avec l'État indépendant de Croatie d'Ante Pavelić auquel la Bosnie-Herzégovine appartenait.
L'uniforme de la division Handschar a deux particularités :
le port du Fez musulman, avec la tête de mort, traditionnel emblême des SS.
Sur le col des chemises, les runes sont remplacées par un sabre et une croix gammée :



Contrairement aux autres Divisions de SS, qui n'étaient pas particulièrement religieuses, la division Handschar est encadrée par des imams, et les soldats font régulièrement les prières musulmanes.


Histoire



1 Recrutement
Dès la fin 1942, le Reichsführer SS Heinrich Himmler propose à Hitler de former une division SS bosniaque musulmane en accord avec le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini. C’est seulement le 10 février 1943 que Hitler donnera son accord quant à la constitution de cette formation de la Waffen SS. Le 13, Himmler charge le SS-Gruppenführer Artur Phleps, alors Kommandeur de la division Prinz Eugen, de mener à bien le recrutement de la nouvelle unité SS. Malgré les réticences des autorités croates, Phleps obtient finalement de celle-ci leur accord à condition que les effectifs soient prélevés au sein des Ustashi, le parti de Pavelić, et que la nouvelle division prenne la dénomination de « SS-Ustasha Division Kroatien » voire division "Bosnia-Hercegovina". La campagne de recrutement est lancée dans le centre de la Bosnie grâce aux réseaux islamistes de la JMO et de la JMM, les deux composantes politiques musulmanes bosniaques.
Très vite, cette unité de montagne prend des attribus distinctifs : sabre recourbé et croix gammée au col des uniformes à la place des S runiques, port du fez etc. Au mois d’avril 1944, le Grand Mufti de Jérusalem se rend sur place afin d’inciter les jeunes bosno-croates de confession musulmane à rejoindre la Waffen-SS. Environs 10 000 volontaires se présentent et le recrutement stagne, face à l’obstruction de Pavelić. En effet, celui-ci accuse les Allemands de lui prendre les recrues dont il a besoin pour sa propre armée. Il suppose surtout que cette unité risque de développer certaines idées autonomistes chez les musulmans de Bosnie et remettre en cause l'unité de son État. Finalement, ce sont les unités musulmanes de l'Ustasha qui sont affectées dans les rangs de la nouvelle unité SS (Cadres verts, bataillon d'Hussein Miljkovic, etc.). À Sarajevo, les Jeunes musulmans (Mladi Muslimani) (du futur président de la Bosnie-Herzégovine indépendante Alija Izetbegovic) assurent le recrutement des volontaires en ouvrant un bureau (Erzatzkommando der Waffen-SS) comme en attestent les archives du SS-Führungs-Haupt-Amt de Gottlob Berger à Berlin.



L’organisation de la nouvelle division de montagne SS est confiée au SS-Standartenführer Herbert von Obwurzer. L’encadrement devait être assuré par des officiers bosniaques mais, devant leur manque, il sera assuré par des Volksdeutsche yougoslaves provenant de la division « Prinz Eugen » auxquels sont adjoints des officiers bosniaques musulmans formés dans les écoles de la SS, Sennheim (Cernay en Alsace) et Bad Tolz en Bavière.
Face au manque de tact de Obwurzer envers ses volontaires, il est démis de ses fonctions de commandant de la division. Il est remplacé par le SS-Oberführer Sauberzweig, le 1er août 1944.
Le représentant d’Himmler en Croatie, le SS-Gruppenführer und Generaleutnant der Polizei Konstantin Kammerhofer est chargé par celui-ci de reprendre en main le recrutement. Le Reichsführer-SS lui accorde un mois pour lever les 26 000 hommes nécessaires à la constitution de la division, de plus 2 millions de Reichsmarks lui sont donnés pour relancer la campagne de recrutement. Kammerhofer finit par convaincre Pavelić ; il donne son accord quant à l’enrôlement des musulmans. Malgré tout, le nombre de volontaires demeure insuffisant et recours est fait à la conscription (rétablie par le gouvernement croate) mais aucun recrutement forcé n'est à noter, comme en attestent les archives militaires allemandes (BA/MA, RS 3-13). Des musulmans ghegs albanais sont incorporés, ainsi que 2 800 croates catholiques, le tout ne manquera pas de provoquer des tensions au sein de l’effectif. Il est nécessaire de préciser que le nombre maximal de soldats au sein de la Handschar sera de 21 065 hommes (fin 1943).
Entraînements et constitution finale de l'unité [modifier]
Face aux risques de désertions et surtout à l’hostilité des populations locales, il sera décidé que l’entraînement aura lieu en France, dans le Massif Central, région rappelant le relief yougoslave. Le transfert a lieu tout au long du mois de juillet. Le P.C de la division se situe au Puy, son dépôt à Mende.
C’est durant cette période d’instruction que des frictions apparaissent entre les officiers Volksdeutsche de la division et les volontaires musulmans. Ceux-ci sont affublés du surnom de « Mujos », et subissent vexations et humiliations de la part de leurs officiers. La rude discipline imposée aux volontaires de la SS ne semble pas convenir aux jeunes bosniaques. Himmler est amené à réagir et c’est en ce sens qu’il adresse une lettre à Phleps et Kammerhofer dans laquelle il insiste sur le fait que les Musulmans « doivent être en mesure d’accomplir les préceptes de leur religion » et que les auteurs de plaisanteries à l’égard des Musulmans soient punis. Une véritable révolution dans un corps national-socialiste très influencé par la mystique germano-païenne.
Il est bon à ce sujet de revenir sur les fameux privilèges accordés aux musulmans : d’abord proscription de viande de porc et d’alcool ; des vivres de remplacement doivent leur être attribués (ordre d’Himmler). Les impératifs religieux : prière cinq fois par jour tourné vers La Mecque, l’encadrement religieux : un mollah (docteur de la loi coranique) par régiment et un Imam (chef religieux) par bataillon. Le 6 août 1943, Hitler promulgua les dispositions suivantes : « On doit garantir à tous les membres musulmans des Waffen-SS et de la police le droit indiscutable, prévu par leur religion, à ne pas manger de la viande de porc et à ne pas boire de boissons alcooliques. Il faudra leur garantir des menus équivalents. (…) Je ne veux pas que, par la stupidité et l'étroitesse d'esprit de quelques individus isolés, un seul de ces héroïques volontaires eut à ressentir une gêne et à se croire privé des droits qui leurs ont été assurés. (…) J’ordonne que chaque infraction à ces dispositions soit punie sans la moindre hésitation et qu'on m'en rende compte »[2].
Malgré tout, le 17 septembre, une mutinerie éclate au sein du Pionnier-Abteilung (génie) à Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron. Des officiers allemands sont exécutés. La répression amènera la mise à mort de quelques dizaines de volontaires, répression savamment menée par la compagnie albanaise du bataillon du génie.
À la fin du mois de septembre 1943, les premières unités croates musulmanes commencent à quitter la France, les autres suivent durant le mois d’octobre. Elles prennent leurs quartiers à Neuhammer, en Silésie, pour y parfaire leur entraînement. En décembre, la division est envoyée en Autriche, elle y stationne jusqu’à son retour dans les Balkans en février 1944.
Février 1944 : la division stationne en Bosnie centrale. Elle est rattachée à la 2. Panzer Armee (Groupe d’armée F), son P.C. est situé dans le nord de la Bosnie, à Brcko. Les Bosniaques musulmans sont engagés dans des opérations de lutte contre les partisans de Tito dans le secteur de Vinkovci (40 kilomètres au nord de Brčko). La division est alors rattachée au V. SS Gebirgs Korps.
Les opérations de lutte anti-partisane menées par les SS musulmans se poursuivront jusqu’en septembre 1944, notamment dans la région de Mostar-Sarajevo et au sandjak de Novi-Pazar. Les troupes bosniaques SS se distinguent dans des opérations de combat contre les partisans communistes et dans des opérations de représailles contre les civils serbes, faisant de plusieurs centaines à quelques milliers de morts parmi ces derniers. Sauberzweig étant appelé à commander le futur corps de montagne croate, le commandement de la Handschar est confié au SS-Standartenführer Desiderius Hampel au mois de juin 1944. La Handschar repasse durant cette même période sous contrôle du V.SS Geb. Korps, pour rejoindre à la fin septembre-début octobre le IX. Waffen Gebirgs Korps der SS avec la nouvelle division croate musulmane « Kama ». Début octobre 1944, le commandement SS prend la décision de se séparer de ses volontaires musulmans en tant qu'unité constituée.


Éclatement de l'unité et dispersions
Octobre 1944 : l’Armée rouge pénètre en Serbie. Les désertions au sein de l’effectif croate musulman se sont multipliées ; beaucoup de soldats fuient pour retrouver et protéger leurs familles restées en Bosnie et en Croatie. Un accord de Tito amnistie partiellement les volontaires musulmans qui rejoignent les rangs de l'AVNOJ, l'armée populaire yougoslave d'obédience communiste.
Le 11 octobre, les volontaires musulmans sont donc réorganisés et dispersés au sein de diverses unités de la Waffen-SS ; et la mutinerie du 17 octobre 1944 (touchant aussi la Kama), à la veille de la libération de Belgrade le 20, marque la fin officielle de la division SS musulmane "Handschar" en tant que division constituée.

Aucun commentaire:

COMME AU TEMPS D'HITLER